3 – Le renouveau des Pardons à la fin du 20ème siècle

Job An Irien

La vitalité des associations nées à la fin du vingtième siècle autour des chapelles a permis de rallumer cette flamme et justifie les Pardons d’aujourd’hui. Ces associations sont fortement marquées de culture bretonne et celtique :  au cœur de ces associations, Minihi-Levenez, association créée en 1984 par l’abbé Job an Irien à la demande de son évêque pour assurer l’expression de la foi et de la prière en langue bretonne 

Si la moitié des chapelles avait disparu, des associations dynamiques ont permis d’en sauver un nombre conséquent : elles animent et font vivre les lieux, soutenues par les collectivités locales conscientes de la valeur de ce patrimoine culturel. Plusieurs édifices ont attiré l’attention des Monuments Historiques et les services d’État veillent à leur conservation.
Le Pardon d’aujourd’hui en Bretagne est issu de ce « christianisme celtique », parfois soumis, parfois frondeur : les villageois restent attachés à leur espace, quel que soit leur foi ou leur pratique religieuse.

Il se nourrit de cette habitude prise dans les quartiers, où les ruraux se réunissaient pour les grands travaux (fenaison, moisson, récolte de pommes de terre…..) ; de même, les marins et leurs familles se retrouvaient en bord de mer.
Les Pardons continuent à rassembler : ils sont des lieux et moments de rencontre, de retrouvailles, dans une société de plus en plus individualiste.
La confession ne s’y pratique plus, mais le Pardon a retrouvé ses fidèles, suscitant l’intérêt des visiteurs extérieurs à leurs communautés, en mêlant folklore, foi et surtout convivialité. Il s’est institué en tradition : sa transmission est ici un choix présent, porteur de valeurs et de symboles.

LeTro Breiz qui relie les villes des sept « Saints fondateurs » de la Bretagne depuis semble-t ‘il le IXème siècle sous forme de pèlerinage, a connu plusieurs périodes de ferveur. Il a été relancé au début du XXème siècle et vit une nouvelle phase : les motivations des marcheurs ne sont plus seulement religieuses, elles intègrent la découverte du patrimoine et de la culture, la rencontre d’autres personnes qui partagent les mêmes intérêts.

La célébration des Pardons en Bretagne s’appuie toujours sur ce désir des Bretons de « faire la fête » dans des rassemblements. Elle a évolué sous l’influence de l’institution ecclésiale, des associations de chapelle imprégnées de culture bretonne et des changements historiques.

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