Chapelle Saint-Jaoua

Clocher

Accueil » Chapelle » Clocher

C’est sur un arc imposant, séparant la nef du transept, que le clocher de la chapelle repose. Sa silhouette se distingue par deux baies à jour géminées et une troisième plus petite au-dessus. Dans son architecture et par sa position dans l’édifice, c’est un clocher assez proche du « clocher-mur » : un pignon surélevé en une sorte de fronton percé d’une ou de plusieurs baies renfermant les cloches.

Comme la chapelle Saint-Jaoua est un édifice un peu écrasé au sol, où l’on touche de la main les ardoises du toit le long des murs, l’accès au clocher, par les marches agencées sur les rampants du toit, n’en est que plus facile.

Ce type de construction n’est pas rare : Chapelle Saint-Vio en Tréguennec (29), Notre-Dame-de-Tréminou en Plomeur (29).

Aujourd’hui, le symbolisme du clocher et de la cloche est souvent remplacé dans l’inconscient collectif par le « jingle » du smartphone. Et pourtant, le son de la cloche a toujours un sens et le clocher reste un repère dans le paysage.
A Saint-Jaoua, la tradition de sonner la cloche lors d’événements religieux ou familiaux locaux ( décès, baptême, mariage ) perdure, impliquant un bénévole de l’association ou un habitant du quartier.

La cloche actuelle de Saint-Jaoua

Histoire des cloches de Plouvien

Un décret de la Convention Nationale du 23 juillet 1793 obligeait les communes à réquisitionner les cloches : les communes devaient les transporter, sous un mois à la fonderie la plus proche. Cependant, chacune pouvait garder une cloche pour appeler les paroissiens et sonner les heures.

A la date du 12 octobre 1793, le registre des délibérations du Conseil Municipal de Plouvien a consigné la pesée des cloches des 2 chapelles : celles de Saint-Jaoua pesaient respectivement 272 kg pour l’une et 226 kg pour l’autre ; celles de Saint-Jean : 54 et 65 kg. A l’époque, chacune des deux chapelles possédait donc 2 cloches.
On peut constater que Plouvien n’a pas fait de zèle… Il est à noter qu’il n’est pas fait allusion aux cloches de l’église paroissiale ; peut-être ont-ils réussi à sauver l’ensemble des cloches de l’église en donnant les 4 des chapelles ?

La cloche actuelle de Saint-Jaoua pèse 80 kg et provient de l’église paroissiale ( Eglise Saint-Pierre et Saint-Paul ) démolie puis reconstruite en 1856. Le clocher de cette église abattu en 1944 par des tirs d’artillerie durant les événements de la libération a été remonté et trois nouvelles cloches y ont été installées.

En décembre 2021 la cloche retrouve son emplacement après rénovation de son « joug » par l’entreprise Macé, campaniste.

Inscription sur la cloche

« J’ai été fondue à Brest en octobre 1814 du temps de Messire Jacques Bernicot curé de la paroisse de Plouvien. Dédiée à Saint Pierre ; parrain et marraine ont été monsieur Joseph Mathy-Bizet et dame Anna Christine de Coataudon. Monsieur François Madec, maire, monsieur Joseph Floc’h ( K o u n e e g t t e r : mots ou lettres n’ayant pu être déchiffrés ) marguiller, trésorier en exercice. »

Jacques Bernicot est né à Lambézellec en 1760. Curé de Plouvien ( ou prêtre desservant ) de 1806 à 1821, il a succédé à Ollivier Gouriou et Germain le Marc en cette période troublée par les obligations de serment à la Constitution Joseph Mathy-Bizet est peu connu ; né vers 1742,on sait qu’il était militaire ; il habitait le bourg de Plouvien. On le retrouve comme témoin dans différents actes ( naissance, décès )

Dame Anna Christine Gitter est née à Coblence en mai 1773 ; le 28 mars 1800, elle épouse à Nuremberg Gabriel De Coataudon du Froutven en Guipavas ; après 1809, ils viennent demeurer au manoir de Kerdu en Plouvien avec leurs 6 enfants. Elle décède à Kerdu en 1834.

François Madec ( 1765-1838 ) a été maire de Plouvien en 1790, puis de 1794 à 1800 et de 1808 à 1821 ; né à Garsjan, cet agriculteur épousa Marie

Françoise Le Bec de Villeneuve-Rossuan où ils habitèrent.

Joseph Floc’h habitait le quartier de Pradeugant ; il a été trésorier de la Fabrique (marguillier) et maire de Plouvien en 1791-1792.