Chapelle Saint-Jaoua

Fontaine

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La fontaine

Dans toutes les civilisations, l’eau a toujours été importante dans la symbolique et nombre de  sources et fontaines ont été vénérées. Si prosaïquement, c’est le lieu de ravitaillement en eau de la communauté, une signification symbolique lui  est aussi attachée. Au temps des druides, les sources devaient être des manifestations d’une divinité. 

L’église du Moyen Age, a préféré christianiser les sources et les fontaines plutôt que de les abandonner  ou les détruire : elles devinrent des lieux bénis reconnus par l’église et près d’elles des édifices furent construits, signes de la dévotion au Saint. Leur signification chrétienne deviendra celle de l’eau baptismale qui irrigue, qui vivifie. Au cours des siècles, au moment des épidémies, ces eaux deviendront les eaux qui purifient, qui guérissent

Les Bretons ne se sont pas contentés, quand ils trouvaient une source, de venir y prendre leur eau. Ils ont en outre doté cette eau d’une valeur symbolique : ils l’ont reliée par l’intermédiaire d’un saint de leur univers, à la création toute entière. Alors, ils ont entouré leur fontaine d’un enclos, ils l’ont décorée des ornements qui leur plaisaient.

Le nombre « Trois » est un nombre parfait

C’est le chiffre des personnes divines dans l’unité trinitaire.
Par trois fois, jadis, on plongeait le futur baptisé dans la fontaine sacramentelle… après avoir soufflé 3 fois sur lui pour en expulser Satan.
La religion druidique célébrait le culte de la déesse unique qui se présente sous trois formes : fille, épouse et mère.
Le triskell représente les trois éléments dynamiques : l’eau, l’air, le feu.

Difficile d’être précis concernant les origines précises de la fontaine de Saint Jaoua.
C’est près d’une source, peut-être sacrée pour les Celtes nos ancêtres, que, probablement, Saint Jaoua s’est installé quand il est venu de Grande-Bretagne en Armorique au début du VIe siècle: l’eau est nécessaire à la vie. Ensuite, c’est son charisme et la dévotion que ses contemporains lui vouaient qui ont fait la renommée du lieu.
On pourrait connaître, peut-être, grâce aux archives, qui a voulu, qui a dessiné, qui a construit, qui a payé la fontaine de Saint Jaoua qui se trouve au sud de la chapelle mais en dehors du placître.

C’est une construction du XVII° siècle typique des fontaines monumentales de l’ancien évêché de Saint Pol de Léon.
C’est une fosse dallée de granit, entourée d’un muret de grosses pierres revêtues de lichen.
Une « entrée » aussi soignée que celle de l’enclos paroissial ou d’une avenue seigneuriale, permet aux pèlerins de descendre jusqu’au bassin. Au fond on aperçoit un petit autel soutenu par un piédouche à volutes sur lequel on peut poser une nappe pour les offrandes ou un bouquet de fleurs.

Une statue de Saint Jaoua avec mitre et crosse, préside aux ablutions dans une niche couronnée d’un dais et surmontée d’un couronnement en demie sphère cantonnée de quatre vases.

Une décoration analogue garnit les deux pilastres du grand échalier pratiqué vers le chemin. Un autre échalier, plus petit se voit sur la façade nord
A l’intérieur, tout autour de la fontaine court une banquette en pierre, pour prier assis ou bavarder à l’abri auprès des trois bassins de tailles et de formes différentes.

A la fontaine de Saint Jaoua, on venait plonger la première chemise du nourrisson afin de lui préserver une bonne santé. On venait également intercéder le Saint pour les ulcères.
Enfin , l’eau de la fontaine était reconnue pour faire disparaître les verrues.

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