Chapelle Saint-Jaoua

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Dans cet espace, des personnes qui ont, ou ont eu, un attachement particulier à la chapelle Saint Jaoua s’expriment…….souvenirs de jeunesse, liens constitués au fil du temps participation à l’animation, la réhabilitation du lieu, à des évènements spirituels aussi. Votre contribution est la bienvenue et prendra la forme que vous souhaitez (texte, photos….): merci d’apporter votre témoignage par le formulaire de contact.
La chapelle a toujours été un lieu de rassemblement: elle a permis de tisser des liens entre personnes, ceci va des jeux d’enfants dans l’enclos jusqu’à la participation à l’entretien et l’animation du lieu, voire la rénovation du bâti, mais aussi les rendez-vous spirituels.

Marcel Calvez

Vincent Calvez

du Mézou est né en 1947 et vit à Plescop (56) ll a quitté le Finistère depuis près de 50 ans. Il nous livre ici ses souvenirs due jeunesse liés au quartier d’influence de Saint Jaoua ;

Je me souviens d’un enclos, de ses murets de pierres sèches, avec les passerelles qui étaient là pour éviter que les troupeaux ne s’aventurent au plus près.
Je me souviens de la silhouette familière, élégante,  de la chapelle derrière son rideau de grands arbres, imposante et modeste à la fois, dans un écrin de vert. Sans chichis, sans ornements, sans apparat.
Je me souviens que la clé était gardée, à une époque, chez les Goguer.
Je me souviens d’un paysage tout habillé du blanc d’une belle  neige poudreuse, qui épure les formes, révèle l’harmonie de l’architecture, les belles proportions, le dessin en croix latine…
Je me souviens d’une séance de photos en famille, les couleurs des vêtements des enfants sur un blanc immaculé.
Je me souviens que c’était une étape sur notre chemin quotidien vers l’école Saint Jaoua…
Je me souviens de son clocher sans cloches…, aussi beau quand il  découpe ses formes sur un ciel gris que sur un ciel bleu, ce qui lui arrive quand même de temps en temps.
Je me souviens aussi d’un sol de terre battue, de vitraux ou vitres cassés, d’une humidité qui rongeait les parements, d’un toit qui souffrait et laissait entrer les pluies.
Je me souviens qu’une association a pris en main toutes les réfections, et que tous les corps de métiers ont été sollicités
Je me souviens des rendez-vous solidaires et conviviaux du samedi, pour la réfection des haies, des chemins, des bordures, des nombreux  rendez-vous de jardiniers, de maçons, de toutes les  bonnes volontés pour donner au site des couleurs et un aspect hospitalier.
Je me souviens d’une petite visite pour vérifier, en famille, avec mon père qui les avait plantés,  quels camélias avaient bien poussé dans la haie juste en face, et lesquels il fallait replanter.
Je me souviens avoir entendu dire (et ce n’étaient pas de mauvaises langues- )qu’il fallait refaire régulièrement les plantations car le vandalisme sévissait aussi à Plouvien, et qu’il fallait trouver des parades.
Je me souviens de Saint Jaoua, avec dès le départ du Mézou, le monument de pierre, là où la charrette censée porter la dépouille du saint évêque a craqué la première fois.. Porz ar Strak.. Et c’est là que l’on démarrait notre route à pied vers l’école…
Je me souviens de la fontaine, avec un escalier pour descendre vers la source au centre d’un dallage de pierres, et une statue du Saint.
Je me souviens que l’on attribuait des pouvoirs particuliers à l’eau de cette fontaine, elle guérirait les ulcères ?
Je me souviens que cet endroit était apprécié des gens du voyage.
Je me souviens des pardons, d’un long défilé de chars fleuris parti du bourg… un dimanche de mai, des fars qui étaient faits maison et qui avaient une saveur particulière quand ils étaient dégustés sur place.
Je me souviens de fidèles, qui devaient se pencher pour pénétrer dans cet espace serein, je me souviens des crèches du monde entier qui venaient, ou qui viennent s’y abriter.…C’est un lieu de rendez-vous et d’animation des hivers.
Je me souviens du calme, de la paix et du chant des oiseaux.

Vincent Calvez 24 mars 2020

Henri Le Jeune

habitait le quartier du « Monument » et revient sur la Kermesse et le Pardon en 1960

Le pardon de St Jaoua  est associé dans mes souvenirs à la Kermesse. Et à cette occasion, mon père, Arsène, prenait en charge la réalisation d’un char. L’album de photos de famille comprend donc plusieurs photos prises chaque année à l’occasion de ce défilé.

 La photo choisie ci-dessous, prise en 1960,  représente le char de la maison bretonne avec une décoration de meubles d’intérieur. Et nous, tous les enfants, somment habillés avec des costumes bretons. La préparation du char mobilisait les énergies le vendredi et le samedi avant le jour de pardon et pour le dimanche, c’était vraiment un honneur d’être présent sur le char.


De gauche à droite : Henri Le Jeune, Elisabeth Trébaol, Marie Françoise Le Vern née Arzur  , François Trébaol, André et Marie José Le Hir , Anne Trébaol

Après le défilé, l’animation se passait dans les stands. Avec mon père, nous avons tenu à plusieurs reprises le stand de  « la Queue de la Vache ». Nous étions cachés dans l’ossuaire de la chapelle et nous mettions les cadeaux dans le mécanisme de la vache, mécanisme qui délivrait le paquet bien emballé, pour le plus grand bonheur des enfants.

Et après la fête, les discussions à la maison allaient bon train sur la satisfaction ou non des enfants devant leurs cadeaux.

Puis le char était démonté, les décors restaient dans l’atelier de mon père comme pour garder plus longtemps encore le souvenir de ce dimanche  magique . Et on se disait : « Que va t’on faire l’année prochaine pour le défilé ? »

Henri Le Jeune 20/04/2020