Chapelle Saint-Jaoua

Héraldique

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L’héraldique dans la chapelle

Découvertes lors des derniers travaux de restauration

Lors de la campagne de restauration de 2023, Mme Géraldine Fray, spécialiste en restauration et conservation de peintures et fresques murales a mis en évidence des traces d’un arbre généalogique peint dans l’enfeu de la chapelle des seigneurs de Keraliou.
 
La peinture très altérée ne laisse apparaître dans la partie supérieure que trois écussons permettant d’en décrire les meubles encore visibles. En dessous on devine l’emplacement de deux autres écussons, hélas sans trace lisible. Le tout est posé sur un dessin d’arbre avec ses ramifications.
 
Le premier blason et le second à gauche présentent un fond jaune avec trois silhouettes d’oiseaux blancs, le troisième est un lion blanc sur un fond gris-noir.

Les écussons jaunes aux oiseaux sont très probablement à lier à la maison de Penmarc’h de laquelle est issue Aliette, fille d’Henri cadet de Penmarc’h, épouse de Jean de Bergoët dont le blason est sculpté sur la sablière ouest.

L’écu au lion pose problème, ce lion blanc sur fond gris-noir ne correspond pas à la généalogie connue de Penmarc’h, sauf si ce fond, de couleur azur altérée est d’une autre nature que celle des oiseaux de Penmarc’h.

Les restes visibles de cette généalogie liée à la famille de Penmarc’h ne permettent pas de déterminer s’il s’agit de la branche aînée ou de la cadette dont est issue Aliette épouse de Jean de Bergoët. La datation de cette œuvre est du XVIe siècle sans plus de précision, la partie basse de l’arbre étant complètement disparue.

Dans ce transept nord, quelques restes d’autres écussons posent question.

Les recherches du XXe siècle

A la fin de ce siècle, Michel Mauguin héraldiste et Paul-François Brouke, historien, ont écrit un document intitulé« Recherches héraldiques en Léon ». Ils y décrivent les traces héraldiques observables dans la chapelle.

A l’extérieur de la chapelle, la façade de l’aile sud est décorée de plusieurs écussons frustes. Au sommet, on aperçoit un écu scellé à l’envers, peut-être le « palé » des Kerloznec.

A l’ouest, le haut de la porte d’entrée principale de la nef est entouré d’un arc à voussures en granit décoré de trois écus lisses. Au-dessus, un creux rectangulaire retouché par une maçonnerie plus grossière indique un remaniement : est-ce une ancienne fenêtre ou un emplacement destiné à recevoir une pierre armoriée ? L’abbé Le Guen, dans le Bulletin de la Société Archéologique du Finistère indiquait en 1888 : « Au portique, au-dessus de la porte d’entrée, on voit une statue de Saint Laurent donnant le livret de fondatrice à une dame de Kéraliou agenouillée à ses pieds » ; il s’agissait d’une dame de la famille Bergoët de Kéraliou dont les armoiries décoraient le socle. Moins d’un siècle plus tard, cette statue a disparu !

L’intérieur de la chapelle, qui recèle encore quelques trésors héraldiques a perdu l’essentiel de ses ornements d’autrefois. Aujourd’hui, seules les prééminences armoriées de la famille des Bergoët de Keraliou subsistent, constituées de plusieurs écussons sculptés et peints.

Les recherches du XIXe siècle

Dans la seconde moitié de ce siècle, L’Abbé Le Guen y a vu les armes des Coëtivy, des Penfentenyo, des Jouhan de Kerroc’hic, des Duras ( Du Roz )et des Bergoët de Keraliou.

Famille De Bergoët

Les Bergoët sont présents à Garsjean vers 1426 ; à Kéraliou, Kerdavid, Kermabonet, Kerbulliard, entre 1426 et 1534, ainsi qu’à Kéraudern dans la deuxième moitié du XVIe siècle.

détail de sablière

Des armes, « d’argent au chevron de sable accompagnéde trois coquilles de même » lui sont attribuées sauf dans l’Armorial général de Henri Jougla de Moréna qui les décrit comme « d’argent au chevron de sable accompagné de trois coquilles de gueule », telles qu’elles sont sculptées sur les sablières polychromes de la chapelle Saint-Jaoua. Il peut s’agir d’une brisure par modification d’émaux ou d’une simple évolution du blason. Elles sont sculptées au-dessus d’un vitrail du flanc gauche de la nef, sur un écu aux bords légèrement échancrés, et sur un bénitier de l’aile nord.

Famille De Coëtivy

Cette puissante lignée est représentée à Coëtivy Bras (Bourg Blanc, trêve de Plouvien) de 1228 à 1480 à Kergroas (Loc Brévalaire, trêve de Plouvien) de 1426 à 1448, à Forestic Vras et à Kerdu. Ses armes, « un fascé d’or et de sable », sont sculptées également au-dessus d’une porte d’entrée de la chapelle Saint-Urfold de Bourg Blanc. Elle est aussi représentée à Coativy Bihan (Bourg Blanc) en 1443, « d’azur au lion d’argent ».

Famille Du Roz

Cette famille est attestée à Penzès, Kerguelven et Garjean de 1448 à 1570. Ses armes, de gueules à l’épée d’argent posée en barre, la pointe en haut », se voyaient à la chapelle Saint-Jaoua.

Famille de Jouhan

A Kerroc’hic-Jouan, cette lignée a fait montre d’une présence s’étalant sur plus d’un siècle de 1590 à 1699. Les Jouan portent « d’or à trois faces ondées d’azur » ou « d’argent au huchet de gueules ».

Famille De Penfentenyo

Les Penfentenyo, propriétaires de Kernevez-Rossunan de 1545 à 1684 et de Kerventenan de 1565 à 1707 portent « burelé de gueules et d’argent de dix pièces ».